Xavier Lefaivre

Xavier Lefaivre

Xavier Lefaivre, Artiste sculpteur

Xavier Lefaivre Sculpteur

Xavier Lefaivre, artiste sculpteur.

ArtEthic Galerie a présenté  dans la galerie de la rue de Lanneau à Paris V ème les sculptures de Xavier Lefaivre de novembre 2023 à mai 2024. Ses sculptures ont rencontré beaucoup de succès auprès des visiteurs de la galerie et de nombreuses d’entre elles ont été vendues.

Xavier a exposé de novembre 2023 à mai 2024 à la galerie ArtEthic Galerie, située rue de Lanneau Paris V ème, près du Panthéon.   A cette occasion et pour présenter Xavier Lefaivre, nous lui avons posé quelques questions.

Quelle est ta démarche artistique ?

Dès que j’ai commencé à souder quelques pièces métalliques et qu’un petit bonhomme en est sorti, j’ai été émerveillé ! C’est de là que tout est parti, j’ai ressenti une grande émotion. C’était ma découverte de l’art même si ce n’était qu’un petit bonhomme fait de bric et de broc. J’ai une relation très particulière avec le métal, depuis ma jeunesse, peut-être que son toucher froid mais soyeux résonne en moi. J’aime aussi cette impression de masse et de pureté que peut donner le métal.

Je récupère de nombreuses pièces métalliques pour les assembler et les détourner de leur fonction. J’aime également y associer le verre, le bois ainsi que la pierre. Elles deviennent alors robot, personnages ou figures plus irréelles …. au gré de mon imagination, de ma sensibilité, de mes divers univers.

Je travaille beaucoup autour des formes et du mouvement. Je recherche des attitudes, des postures. Je travaille soit à partir d’une pièce qui m’inspire, soit à partir d’une idée, d’une réflexion autour d’un thème.

Ma liberté d’artiste c’est de ne pas m’imposer de barrières et de faire comme j’en ai envie, comme je le sens et sans jamais me poser la question de savoir si cela va plaire ou pas.

Et quelles sont tes inspirations ?

Mes inspirations viennent souvent des pièces elles-mêmes.  Parfois je pose sur l’établi deux pièces qui me plaisent, qui n’ont rien à voir entre elles et elles me font penser à une figure assez précise mais je peux aussi vite partir vers une sculpture abstraite. J’alterne beaucoup entre l’abstrait et le figuratif.

Je m’attache à des univers très variés au grè de mes inspirations. Des animaux marins : un espadon, un hippocampe, un poulpe… Des personnages : un veilleur, un pèlerin, Sisyphe, Icare, des aliens…

Une fois, j’avais posé sur l’établi une boule de pétanque et un fer à cheval et j’y ai vu un clown !

Une autre fois, je suis parti d’une petite capsule de métal qui m’a tout de suite fait penser à un plongeur. J’ai réalisé le plongeur, et j’ai ajouté une sirène posée sur un rocher que le plongeur vient juste effleurer en apesanteur. Tout le monde a trouvé cela très poétique.

Pour donner un autre exemple, tout est parti d’une boule de pétanque et d’un gros coin utilisé pour séparer une pièce de bois en deux. Et c’est l’association de la pente du coin avec cette sphère qui redescend à chaque fois, qui m’a tout de suite fait penser au mythe de Sisyphe. Il ne me restait plus qu’à créer un personnage avec une paire de tenailles qui porte cette boule en remontant la pente.

Parfois mon inspiration est plus abstraite et je me laisse guider par l’émotion des formes que je crée.

Quel est ton parcours ?

J’ai découvert l’art il y a 5 ans alors que j’étais à l’hôpital pendant une longue période pour un grave problème. Ce temps de maladie m’a poussé à une introspection qui m’a amené à envisager de nouveaux projets, et le déclic de la sculpture est arrivé.

Professionnellement, Je suis dessinateur industriel de pièces automobiles au sein du groupe Renault. Le monde automobile est très cartésien, très mécanique, très bien ordonné et il n’y a pas beaucoup d’espaces pour la liberté de création. On ne peut pas s’évader.

J’ai toujours aussi aimé bricoler. J’ai fait tous les corps de métier pour faire ma maison mais jamais de soudure.

Quand j’ai ressenti cette envie de sculpter le métal, je m’y suis lancé avec l’enthousiasme d’un gamin. J’ai acheté un poste à souder, des gants, un casque, je me suis harnaché comme un soudeur, et je m’y suis collé !  Au départ, c’était juste pour voir ce qui se passe quand on soude deux bouts de ferraille. Et, j’ai eu un véritable choc à la découverte de ce qui en résultait ; je suis entré dans un autre univers.

Comme je suis plutôt autodidacte, que j’aime découvrir, je m’y suis vite mis. Je pourrais toujours m’améliorer dans la technique mais je ne suis pas soudeur, je me considère comme un artiste qui utilise la soudure pour s’exprimer.

Sculpter me sort du mon monde cartésien, rigide et m’emmène dans celui de la créativité et de la passion.

Comment travailles-tu ?

Au début, ce fut pour moi une révélation de voir toutes les possibilités qu’offrait le travail de l’acier. Je soudais de façon frénétique sous l’impulsion de ce que m’évoquait telle ou telle pièce. Je récupère d’innombrables objets métalliques que je vais principalement chercher dans des brocantes en province, comme de vieux outils, des couverts, des chaines de vélo, des pièces automobiles, des pinces, des clés énormes utilisées pour les trains, etc.

Je m’attache surtout à la forme de la pièce mais aussi à sa couleur, à sa patine.  Je recherche des pièces plutôt rouillées parce que j’aime ce passage du temps.

J’aime quand y a du mouvement, il ne faut pas que cela soit trop rectiligne.  Dans mon métier, je travaille beaucoup sur des courbes. La courbe, il faut qu’elle file. Je sais associer plusieurs rayons de courbures pour définir des formes. Rien ne doit être droit, c’est ce qui donne de la vie.

Quelles sont tes sculpteurs préférés ?

Giacometti ! J’adore ses personnages. Chez Picasso, j’aime sa variété de styles. Et puis, il y a aussi son ami espagnol, Julio Gonzalez, sculpteur de pièces métalliques abstraites.

Mais, je ne peux pas dire qu’ils m’ont influencé car c’est depuis que j’ai commencé à sculpter, il y a 5 ans, que je me suis intéressé au travail des grands sculpteurs.

Dernière question, qu’est-ce qui te rend heureux ?

J’ai été très heureux d’avoir franchi le pas de m’être lancé dans la sculpture.

Et moi qui me considère comme un sculpteur débutant, j’ai été très fier que vous m’ayez sélectionné pour exposer à Paris dans votre belle galerie.  J’ai été plus qu’heureux quand j’ai eu des retours incroyables de toutes ces personnes tellement émues par mes petits bouts de ferrailles. Je découvre mes propres sensibilités au travers du regard des autres, et pour moi c’est génial !

Entretien réalisé par Christian Mille, avec la complicité de Dominique Charbonnier, à Alfortville au domicile et à l’atelier de Xavier Lefaivre le 6 juin 2024.

 

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